L'Académie de Médecine a publié ce mois-ci un rapport sur les nuisances créées par les éoliennes. C'est une suite à leur précédent rapport publié en 2006.
Comme le rapport de l'ANSES publié plus tôt dans l'année, le rapport de l'Académie de Médecine préconise une étude épidémiologique sur les nuisances des éoliennes pour l'homme.
Le rapport explique que ce qui est appelé "syndrome des éoliennes" est encore mal défini et couvre un large spectre de maladies et symptômes. Ceux-ci sont mieux placés sous l'appellation "intolérances environnementales idiopathiques". Le rapport souligne en particulier que les effets des éoliennes ne sont pas seulement mécaniques et biologiques. Ils sont aussi psychologiques. Beaucoup des symptômes sont le résultat de stress, contrariété, et fatigue (par manque de sommeil de qualité par exemple).
Il est intéressant ce voir que le rapport classe la pollution visuelle des éoliennes non pas comme un problème esthétique environnemental que les promoteurs et les préfets peuvent choisir d'ignorer, mais comme une nuisance sanitaire à part entière qui résulte à travers le stress, la contrariété, et la révolte en maladies psycho-somatiques qui ne doivent pas être ignorées.
A cela s'ajoute dans une moindre mesure les effets réels connus des infra-sons et l'aspect aléatoire du bruit des éoliennes (qui est très mal mesuré par les dBA que les promoteurs et l'Etat préfèrent utiliser pour le minimiser), ainsi que les troubles du sommeil.
En résumé, le rapport préconise les actions immédiates suivantes:
Dans le double souci d’améliorer l’acceptation du fait éolien et d’atténuer son retentissement
sanitaire, direct ou indirect, le groupe de travail recommande :
- de s’assurer que lors de la procédure d’autorisation l’enquête publique soit conduite avec
le souci d’informer pleinement les populations riveraines, de faciliter la concertation entre
elles et les exploitants, et de faciliter la saisine du préfet par les plaignants,
- de n’autoriser l’implantation de nouvelles éoliennes que dans des zones ayant fait l’objet
d’un consensus de la population concernée quant à leur impact visuel, sachant que
l’augmentation de leur taille et leur extension programmée risquent d’altérer durablement le
paysage du pays et de susciter de la part de la population riveraine – et générale - opposition
et ressentiment avec leurs conséquences psychiques et somatiques.
- de systématiser les contrôles de conformité acoustique dont la périodicité doit être précisée
dans tous les arrêtés d’autorisation et non au cas par cas,
- d’encourager les innovations technologiques susceptibles de restreindre et de « brider » en
temps réel le bruit émis par les éoliennes et d’en équiper les éoliennes les plus anciennes,
- de ramener e seuil de déclenchement des mesures d’émergence à 30 dB A à l’extérieur des
habitations et à 25 à l’intérieur, (tout en laissant les éoliennes sous le régime des Installations
Classées pour le Protection de l’Environnement),
- d’entreprendre, comme recommandé dans le précédent rapport, une étude épidémiologique
prospective sur les nuisances sanitaires.
Il n'y a aucun doute que ceux qui ont fait circuler le rapport de l'ANSES sans l'avoir lu comme une confirmation de leurs actions pour aider les promoteurs à installer leurs éoliennes (certains maires par exemple, y compris l'association des maires de France, qui n'ont pas peur de désinformer leurs concitoyens) ne feront pas circuler ce rapport et le dénigreront pour ne pas avoir à le lire non plus. Après tout, pourquoi croire ceux dont la santé est le métier plutôt que ceux dont le métier est de promouvoir les éoliennes?
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